Le leadership: simple ou complexe?

La semaine dernière j’ai assisté à l’excellent Café des Connaissances organisé à Montréal et en ligne en simultané par Joël Muzard sur la thématique du leadership. Les échanges ont été très animés pour tenter de définir ce qu’est le leadership, vers quoi il évolue, comment on le reconnaît ou comment on en fait l’apprentissage.

Joël nous mentionnait une étude du MIT qui indique que deux indicateurs essentiels définissent les leaders qui désirent augmenter l’intelligence de leur équipe :

–       leur capacité à développer leur sensibilité sociale à savoir leur empathie, leurs compétences relationnelles et leur degré de tolérance zéro pour l’agression ;
–       le fait qu’ils acceptent de donner la parole à tous, en tout temps

À aucun moment en revanche, l’étude ne mentionne le recensement d’hyper-compétences comme étant un critère de réussite du leadership contrairement à ce que l’on pouvait imaginer.

En réalité, dans les organisations, on constate encore que les promotions sont données à des personnes techniquement très compétentes en reconnaissance de leurs qualités et apprentissages mais que leur capacité à démontrer du leadership n’est pas pris en compte. On se retrouve alors avec des dirigeants experts dans leur domaine mais mal à l’aise dans la gestion d’équipe et les relations avec leurs collaborateurs, clients ou associés.

Il nous est demandé, en coaching, d’intervenir justement pour développer les compétences interpersonnelles de ces profils à haut potentiel et de les outiller à mieux communiquer et à devenir de véritables leaders ce que nous faisons bien volontiers.

Un exemple d’inadéquation au rôle de leader nous a été amené par une des participantes, travaillant dans une très grande entreprise, et qui mentionnait la mode actuelle de la création de blogs internes par les gestionnaire comme outil de communication avec leurs équipes. Elle notait qu’ils se sentaient finalement mal à l’aise des commentaires postés par leurs collaborateurs et les ressentaient comme une critique et une menace.

Dans nos échanges, nous avons soulevé deux choses :

–       la première est que le blogue n’est pas un outil de « dialogue » à proprement parler mais un outil qui permet de diffuser de l’information en recueillant au mieux quelques commentaires (pour établir un dialogue, un chat ou un forum semblent plus indiqués) ;
–       par ailleurs, les gestionnaires qui rédigent ces blogs sont mal à l’aise car ils ne sont pas préparés à recevoir des critiques en public et à y répondre de façon sereine et constructive, ils ne sont pas assez sûrs de leur leadership pour engager un dialogue et se posent finalement dans une position défensive faute de savoir engager un réel échange avec leurs collaborateurs.

À mon sens, les futurs dirigeants devraient être formés et entraînés au leadership avant d’accéder à de trop grandes responsabilités. Et les hauts potentiels, excellents techniquement, mais qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas développer ces habiletés relationnelles devraient peut-être être jumelés à des leaders naturels pour assumer un leadership conjoint en binôme, alliant expertise et communication.

Ceci étant, et c’est là une question de vocable, mais quand certains participants concluaient en disant que le leadership est finalement une problématique bien complexe, j’étais, de mon côté, plutôt rassurée par l’étude du MIT qui m’amène à penser que le leadership est justement très simple : il s’agit d’un humain en interaction avec des humains, ce qu’il devrait, en toute logique savoir naturellement faire. C’est bon parfois de revenir à des concepts simples.

Il a été évoqué également que le leadership est différent selon les pays et les cultures ? J’aimerais vous entendre sur ce point : qu’en pensez-vous ? Pensez-vous que chaque culture ait un leadership différent ou au contraire que le leadership est universel ?

2 Responses to “Le leadership: simple ou complexe?

  • J’apprécie beaucoup votre point de vue Valérie.
    Je crois aussi que le leadership passe en grande partie par l’efficacité relationnelle et pour ce faire, le leader doit très bien se connaître, connaître ses forces et ses limites. Lorsqu’on a conscience de ses limites il est plus facile de reconnaître le talent et l’apport de ses collaborateurs et ce en toute confiance.
    Pour ce qui est de votre grande question relative au leadership et aux cultures, je crois que le leadership est universel. J’ai eu l’opportunité d’intervenir au Canada, aux USA, en Europe, en Afrique et avec des équipes d’Asie sur différents projets à l’international. La capacité du leader à interagir constructivement avec ses collaborateurs demeure de loin la compétence la plus marquante dans leur efficacité et dans la satisfaction des équipes.
    Merci pour votre article. Salutations à Joel Muzard.
    Stéphanie Giroux
    Architecte d’affaires et coach stratégique

  • Much appreciated for the information and share!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *