Le "burnout" ou épuisement professionnel

« Dans une culture où le travail peut être une religion, le burnout est une crise de foi »
Jennifer Senior

L’épuisement professionnel a d’abord été identifié au sein des professions en relations d’aide (infirmiers, psychologues, éducateurs, enseignants, etc.), ce qui en faisait un signe de grand dévouement aux autres et une noble affliction.

Avec le temps cependant, les semaines de 60 heures se généralisant, en tout cas dans des villes comme New-York, être en burnout (soit littéralement : brûlé) est devenu une faiblesse, une erreur de parcours envoyant le cadre dynamique au placard, faute de pouvoir compter sur lui.

Il est toutefois recommandé de prendre garde aux signes avant-coureurs, les conséquences d’un réel épuisement professionnel pouvant être très graves, allant jusqu’à l’hospitalisation et pouvant nécessiter un arrêt de travail de plusieurs mois.

Dans sa forme intermédiaire, il provoque une grande fatigue, de la nervosité, des souffrances physiques et morales (maux de tête, de dos, de ventre), des difficultés de concentration, un sommeil altéré, une dérégulation du poids, etc. Votre corps vous envoie mille et un signes de son épuisement. Nous ne pouvons que vous recommandez de l’écouter avant que vous n’arriviez à un point de rupture.
Une étude de l’Université de Berkeley en Californie (1981) avait déterminé 6 causes pouvant mener au burnout :

  • travailler trop
  • travailler dans un environnement injuste
  • travailler avec peu de soutien social
  • travailler en ayant peu de maîtrise de ses actions
  • travailler en conflit avec ses valeurs profondes
  • travailler en ayant peu de reconnaissance (qu’elle soit exprimée sous forme d’argent ou de commentaires positifs)

Une des conclusions de cette étude avait été que la cause principale de burnout n’était pas forcément liée à la quantité de travail excessive du sujet mais à sa perception de faire trop d’efforts pour trop peu de résultats. Ce que l’un des chercheurs appelait une « crise d’efficacité individuelle ». Le sujet se réveille un matin en prenant conscience que ce qu’il fait a finalement bien peu de valeur et toute sa raison d’être au travail s’écroule.

Un thérapeute de Wall Street mentionne par ailleurs que le burnout prend sa source dans la grande différence entre les attentes qu’un individu se crée sur son poste de travail et la réalité des résultats obtenus. Selon lui « le bonheur est égal à la réalité divisée par les attentes » ce qui signifie que plus les attentes sont élevées, plus elles sont difficiles à atteindre et plus elles génèrent un sentiment de frustration.

De fait les jeunes sont plus sujets à l’épuisement que les plus âgés, les célibataires plus que les personnes ayant une famille ou des enfants, car ils s’investissent plus dans leur travail sans l’équilibrer par d’autres domaines de vie. « Il est beaucoup plus facile d’investir du capital émotionnel et physique dans le travail quand vous n’avez nulle part ailleurs où le placer. Et le bureau vous aime rarement en retour », résume la journaliste.

Enfin, des auteurs pointent du doigt notre course folle à la productivité, notre connectivité permanente grâce aux téléphones intelligents par exemple et nos mauvaises habitudes multitâches. « Nous courons sur un tapis en écoutant de la musique et en regardant la télé. Nous cuisinons en feuilletant un magasine et en parlant au téléphone ». Un chercheur hollandais suggère que l’essence du burnout est justement l’inadéquation entre les efforts et la récupération (physique, intellectuelle et émotionnelle).
En résumé :

  • si vous êtes gestionnaire, commencez par donner des signes de reconnaissance à vos collaborateurs pour le travail accompli
  • soyez réaliste dans vos attentes, pour vous comme pour les autres
  • équilibrez votre vie entre le travail, le social, la famille et le personnel
  • faites en sorte de décrocher régulièrement de vos ordinateurs ou téléphones intelligents pour retrouver le plaisir de pratiquer d’autres activités qui vous font du bien

Source : New York Magazine, 2006

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