Coaching ou mentorat?
On parle beaucoup de coaching et de mentorat pour entrepreneurs en tentant de définir les deux termes sans y parvenir de façon définitive. Est-ce d’ailleurs possible et souhaitable ? Je suis président d’un cabinet de coaching professionnel qui emploie des coachs en France et au Québec et je fais du mentorat depuis 10 ans. Je dois dire que la différence est mince.
Savoir-être et savoir-faire ?
On tente souvent de distinguer le coaching et le mentorat en disant que le coach travaille sur le savoir-faire et le mentor sur le savoir-être. Je connais une bonne centaine de coachs et aucun ne travaille sur le savoir-faire. Certains exagèrent même et s’aventurent dans le domaine de la psychologie. Le coach travaille presque essentiellement sur le savoir-être. Chez Dixit Coaching on évolue même et on travaille principalement sur le « savoir-devenir ».
Pour sa part le mentor ne « travaille » pas. Il « est ». Le mentor n’a pas de formation professionnelle, il ne fait pas d’intervention, il sert de miroir et de modèle. La relation mentorale est une relation entre une personne qui a vécu une longue expérience comme propriétaire d’entreprise et qui partage cette expérience avec des entrepreneurs moins expérimentés.
La posture du coach
Le coach est généralement une personne qui a une formation universitaire, qui a suivi plusieurs centaines d’heures de formation en coaching et qui est en développement constant pour acquérir de meilleures techniques d’intervention. Il se sert d’outils perfectionnés pour établir un diagnostic des besoins du client, il fait un plan d’intervention et gère le processus d’évolution vers un objectif déterminé de développement des compétences. Il n’a pas nécessairement une expérience comme entrepreneur, bien que ce soit un atout.
La posture du mentor
Le mentor d’entrepreneur est nécessairement un entrepreneur ; une personne qui a été propriétaire d’une entreprise avec des employés et des équipements. Un travailleur autonome n’est pas un entrepreneur. Les comptables, banquiers, avocats, consultants et fonctionnaires ne sont pas des entrepreneurs, même si leurs grands-pères ont déjà eu un commerce. Le mentor a « vécu » personnellement la vie d’entrepreneur. Il ne fait pas de diagnostic, ne développe pas de plan d’intervention, n’a pas de stratégie d’intervention, ni d’outils. Il sert de modèle. Sa compétence repose sur ses expériences et son action consiste à partager ses expériences.
Une réflexion qui n’est pas terminée
Je n’aurais pas écrit ce texte il y a dix ans. Je penserai différemment dans 3 ans, d’autres personnes verront les choses autrement. Le mentorat comme le coaching sont des domaines qui se développent et qui évoluent. L’important c’est que des entrepreneurs en devenir aient accès à de l’accompagnement. L’accompagnement d’une personne ayant vécu concrètement des situations semblables et l’accompagnement d’un professionnel disposant de techniques d’intervention. Le coach travaille sur le savoir-être et le savoir-devenir de ses clients. Le mentor se sert de son propre savoir-être pour servir de modèle.